Cela devait maintenant faire quatre jours que Kisil marchait sans relâche à travers forêt, marécages et tellement d'endroits isolés et désolés. Poussé à la procréation par le sang barbare de ses ancêtres, il céda à une pulsion et quitta le camp, en absence de partenaire pour satisfaire la gargantuesque tension et excitation qui l'habitait.
En quête des terres de ses ancêtres, il n'y trouva qu'un théâtre poussiéreux de désolation, sans autres figures que celle des quelques bêtes sauvages qui peuplait désormais l'endroit et qui, jadis, redoutaient tant la furie de ses pères.
C'est en se retrouvant face à ce néant qu'il réalisa son erreur. Seul, il entreprit de massacrer jusqu'à la moindre parcelle de vie qui osait fouler le sol sacré de son ancienne meute. Le carnage ayant refroidit ses ardeurs, il mangea, et se remit en tête le campement, Inéa, Akir, Valriza, son fils. Animé par le regret, chagriné par la honte, il éprouvait de plus en plus de mal à se nourrir, se focalisant uniquement sur son objectif, comme ses gênes emplis de frénésie le lui dictaient. Il perdit rapidement de sa masse musculaire, celle-là même qui lui valait son statut de force de la nature, celle-là même qui permettait à la meute de profiter de la bonne viande abondante des gros gibiers qu'il était capable de chasser.
Malheureusement, il n'en fut plus longtemps capable, s'amaigrissant à vue d'œil, les bêtes semblaient prendre sur lui une juste revanche, et c'est honteusement que Kisil était obligé de fuir les combats que les plus forts animaux lui imposaient.
Blessé, sentant sa faiblesse, il fit une halte à Trigorn, dans l'espoir d'y trouver l'un des siens afin de l'escorter au lieu tant convoité, mais, une fois encore, le néant. Nourri et soigné très partiellement par le gérant de l'Auberge de la fée, il continua sa course effrénée vers le campement - bien qu'il ne fut rapidement plus en mesure de courir - .
C'est donc une silhouette chétive et couverte d'un mélange entre le sang de ses agresseurs et le sien qui approchait et bientôt, vacillait, laissant le soin au vent d'aller porter ses pleurs et ses couinements, à la fois de souffrance et de soulagement, auprés de ses congénères.
(Hrp : Bon, j'essaie de me remttre au rp - au moins sur forum - )